Martine et Gérard autour du Monde… 1975-1976

« Article invité rédigé par J.G. Collet du blog : http://www.notreroute1976.fr/ »

Le récit que nous avons fait de notre Grand voyage ne sera évidemment d’aucun secours pratique aux lecteurs. Rien de ce que nous avons vécu, rien des obstacles, rien de la manière dont nous les avons surmontés n’existe encore. Rien de la manière dont nous avons rencontré les gens, parlé avec eux.

Aucun hôtel, aucun restaurant, aucun train peut-être n’existe encore.

Pourtant, il nous semble que ce récit doit permettre à de jeunes « voyageurs-blogueurs » du XXI° siècle de se plonger dans l’éternel du voyage, de mesurer ce que pouvait être encore le dépaysement il y a moins d’un demi siècle, lorsque Rangoon sortait à peine de l’ère coloniale britannique, lorsque Mexico, Djakarta ou Kuala-Lumpur ne rivalisaient encore de tours avec Houston Texas…

Notre idée du voyage

En 1975, la « route », le Grand Voyage, les longues distances sac au dos sans agence de voyage, ce n’est pas encore très banal, du moins pour les français. Raisons culturelles, financières, politiques ? Manque de curiosité ? Bien-être local ? Autant les anglo-saxons de tous poils, et dans une moindre mesure les allemands, parcourent déjà les routes au long cours, autant les français le font peu (1).

Pensez ! Lors de notre départ, le Guide du Routard a deux ans ; cette série qui deviendra une institution est encore peu connue et très restreinte (2).

Nous n’avons pas beaucoup d’argent : pour nous deux l’équivalent d’une année de salaire de professeur débutant en France, (30.000 Francs de l’époque ou 18000 €), à l’époque le prix de deux 2CV Citroën.

Alors, quel voyage ferons-nous ? Quel voyage voulons-nous ? Nous avons déjà, tous deux, parcouru l’Europe, les routes du moyen Orient, l’Afrique du Nord…

Nous décidons que la liberté est au prix de l’abandon du véhicule personnel. C’est un voyage que nous voulons faire, pas une expérience de mécanique…

Alors, le mieux serait…   le Tour du Monde !

Faire le tour du monde en gommant les océans en quelques heures ? Pas question ! Marin amateur mais marin de cœur, je tiens à mesurer de mes sens la dimension de l’Océan Pacifique !

C’est décidé, ce sera donc à pieds, en bus, en train… et en bateau. Sac au dos. Et sans trop d’idée préconçue de l’itinéraire…

Et c’est  sans la moindre étape prévue, et sans le moindre préparation administrative que nous quittons la France.

Quelques dollars liquides (7), quelques travellers checks, une carte internationale, le tout dans l’inévitable ceinture à même le corps, et allons y !

Comment c’était dans ces années…

Le voyage que nous racontons se déroule de septembre 1975 à juillet 1976.

Valérie Giscard d’Estaing est alors président de la République, le Sud Est asiatique s’embrase progressivement et « l’occident » craint l’extension du communisme et les routes possibles font peau de chagrin.

L’Internet n’existait pas, l’ordinateur individuel non plus… C’est donc sur un joli carnet

de route à spirale que nous notions au jour le jour nos impressions de voyage.

Le téléphone mobile, bien entendu, n’existait pas non plus, et le téléphone ordinaire s’avérait pratiquement inutilisable dans la plupart des pays…

 

Le glorieux appareil photo numérique non plus n’était pas près de voir le jour, et c’est donc sur des dizaines de pellicules que nous gravions nos souvenirs.

Eh bien, de déménagement en déménagement, de décennie en décennie et de Giscard d’Estaing en Emmanuel Macron, nous avons précieusement gardé les précieux carnets et les émouvantes photos.

L’encre des stylos a pâli, les diapos ont perdu de leurs couleurs, mais l’émotion est intacte : quelle belle aventure !

Nous laissons imaginer aux visiteurs le travail qu’aura demandé le déchiffrage et la frappe des notes prises parfois à la va-vite, le passage au scanner des centaines de photos couleur et noir et blanc…

Mais quelle joie, au delà de la nostalgie ! Et quel espoir de partager ces souvenirs avec de jeunes « routards » !

Auteur: marie

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