Groboz, le parfum des audaces, de la liberté

Patrimoine: A Groboz, sur la commune de Villemotier, Nadine et Jean-Marc Mussot ont su explorer toute la finesse et la complexité de l’élevage au naturel.

Ici! Ici! C’est… Le haras de Groboz. Pour cet fin d’été, nous sommes partis à la rencontre d’éleveurs, amoureux d’un cheval en particulier. Pour quelles raisons ces passionnés en ont-ils fait leur vocation? Quels en sont les points forts, les points faibles ? Qu’apporte-t-il dans le monde du cheval? Comment exprime-t-il le patrimoine Bressan dans lequel il se nourrit ? Le cheval que tous les cavaliers de plus de soixante-dix ans ont monté, ne cesse de séduire davantage. Depuis le hameau de Groboz à Villemotier, Nadine et Jean-Marc Mussot en sont devenus d’ardents promoteurs dans la ferme qu’ils exploitent.

Nadine et Jean-Marc Mussot ont su prendre tous les risques.

Sur le chemin pierreux, Jean-Marc se plante les deux mains enfoncées dans les poches et observe une groupe de chevaux. Entre les haies bocagères qui témoignent d’une tradition d’élevage ancestrale, les chevaux ici ont remplacé les vaches charolaises et les vaches montbéliardes. Quelques passages jaunis témoignent d’un broyage récent des refus de pâture. Mais la prairie de Groboz, cette terre d’argile lourde et profonde, offre à l’herbe de la parcelle une vigueur éclatante.

La terre où est né le finaliste 2015 à El Jadida

Un écrin à l’abri du consumérisme : depuis vingt-cinq ans, c’est sur ce terroir que naissent et s’épanouissent les frères et sœurs de Baligh de Groboz, le médaillé de bronze des derniers championnats du monde du cheval barbe. Installés dans le hameau depuis 2003, Nadine et Jean-Marc ont repris l’élevage de Groboz, unique par son caractère rustique qui seul peut garantir la vigueur et l’autonomie des grands chevaux. Avec une passion et une foi intactes, le couple enregistre avec humilité les premières expressions d’une belle reconnaissance. Etonnamment, dans le même temps, l’esprit centre équestre local continue d’ignorer ce cheval. « Cà montre que même si un élevage est ancré depuis vingt-cinq ans, il peut se heurter à l’incompréhension de ses plus proches voisins!», relève simplement Jean-Marc Mussot à l’origine de la reprise et du développement de cet élevage unique.
«On s’est donné la liberté. Ça ne nous a pas rapproché du milieu du cheval local, mais on a pu faire les choix agronomiques qu’on voulait, sur les conseils de gens avisés. Par contre en Bresse, on n’a pas la chape de plomb de la tradition, on peut prendre tous les risques», ajoute-t-il.


Les chevaux barbes de la prairie de Groboz.

L’élevage rustique, conçu à l’origine par Edmond Rovidati, se développe sur une exploitation conduite en agriculture biologique. «On a débarqué dans cette vie d’éleveur avec au moins une idée: pourquoi faire telle ou telle chose comme cela? Si on n’avait pas une explication, on ne le faisait pas.»

«Un jeu entre austérité et plénitude» Nadine Mussot

Ces audaces, cette liberté, Groboz les revendique aussi dans la gestion des prairies. «Pour nous, ça continue à être une fête. Viennent les amis, les amis des amis. Tous les dimanche à 12h00, on parle de la semaine de chacun. C’est un privilège que nous nous sommes donné.» Et le goût du beau travail participe à ce plaisir renouvelé.

«C’est un cheval romantique dont la conduite nécessite un quotidien qui évoque la couleur et les odeurs d’une époque révolue. En étant de l’extérieur, j’appréciais l’existence des chevaux méditerranéens qui lui ressemblent tant ». poursuit Nadine, qui évoque un choix « instinctif » au départ. Aujourd’hui l’éleveuse est séduite par «l’équilibre» des chevaux obtenus. «Il y a un jeu entre austérité et plénitude.»

«La base de rusticité était sur les anciennes juments. Mais dix ans après, la relève de leurs filles est plus riche, sur leur désir de contact avec l’homme. Il faut plusieurs générations pour que la souche d’un élevage soit à l’apogée de ce qu’elle peut donner», confie l’éleveuse. De leurs nouvelles vies, Nadine et Jean-Marc Mussot ont au moins acquis une certitude: «Maintenant, nous savons que nous apprenons tous les jours au contact des chevaux. Mais c’est passionnant!»

»Toutes les informations sont sur: www.groboz.fr

Auteur: marie

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1 commentaire

  1. Enfin une parcelle de « sacré » dans ce monde dédié à la consomation !

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